La guerre des nains, de Danielle Thiéry

5 septembre 2013 at 6 h 44 min Laisser un commentaire

Chronique réalisée pour les Chroniques de l’Imaginaire.

Ce titre fait penser à de la fantasy mais il s’agit d’un polar, sans aucune note de fantasy, de fantastique ou de magie. Ce livre nous transporte dans une banlieue de Paris, imaginaire, mais très réaliste,  au milieu des années nonante.

Olive, Fil et Biboul sont trois adolescents des Acacias, un quartier plutôt bourgeois, du moins petit-bourgeois. Leurs parents sont professeurs. Leur sport favori est le paint-ball et le livre s’ouvre justement sur une partie acharnée qui oppose les Red Dragons des héros aux Bad Snakes d’un autre quartier. La partie se déroule dans les bois qui entourent un fort militaire désaffecté. Olive est frappé par un vrai tir, son ami Biboul est paniqué, mais pense qu’Olive fait semblant, qu’il a monté un canular pour se moquer de lui. Constatant qu’Olive est vraiment blessé, il va chercher on frère Fil, mais lorsqu’ils reviennent tous les deux, Olive n’est plus là. Les deux jeunes sont persuadés qu’il s’agit d’une farce. Le lendemain, Olive est introuvable et sa mère paniquée. Elle harcèle le commissaire Le Guennec pour qu’ils entreprennent des recherches, mais il lui dit qu’il s’agit sûrement d’une fugue, qu’Olive à dix-sept ans n’est plus considéré comme un enfant disparu et que son cas n’est pas prioritaire.

Le commissaire est un vieil ours mal léché et bourru qui porte un lourd secret : Il a perdu sa femme et son fils dans un accident de voiture dix ans plus tôt, dont il est en bonne partie responsable. Il n’arrive pas à faire son deuil et depuis il vit comme un sauvage, fume, boit et ne pense qu’à son travail. Il a d’ailleurs fort à faire pour surveiller le quartier de la Dame Blanche, une cité toujours prête à s’enflammer, il sent le feu couver sous la cendre. Fil et Biboul sont au courant de quelque chose, mais refusent d’en parler. Jeanne Tourville, la mère d’Olivier continue à harceler le commissaire comme son fils n’est toujours pas revenu au bout de trois jours. Pour avoir la paix, il va la voir et interroge les autres jeunes du groupe, il sent bien qu’il y a anguille sous roche, mais pour lui ce n’est pas une priorité, d’ailleurs le commissariat vient d’appeler au secours après avoir été attaqué par des loubards.

Ce roman est plein d’action, de rebondissement et de personnages truculents. On ne s’y ennuie pas une minute et c’est une lecture vraiment plaisante. L’auteur, elle-même commissaire, insiste dans la préface que ce livre a été écrit il y a environ vingt ans et c’est important car les personnages paraissent un peu stéréotypés aujourd’hui. Il y a le policier désespéré qui va retrouver l’envie de vivre, le jeune flic manipulé à son insu, les loubards des cités, les très méchants islamistes et le gentil Arabe, qui se révèlera bien moins innocent qu’il n’en a l’air. Un autre point faible du livre est le happy end final. Si la noirceur de la cité semble très réaliste, la fin l’est moins. Tout à coup on se retrouve transporté dans le meilleur des mondes où les gentils triomphent et surtout où tous les méchants seront punis comme ils le méritent.

En dehors de cela, l’intrigue est intéressante et très bien ficelée, c’est un polar dans lequel on n’a pas le temps de s’ennuyer.

La guerre des nains

 

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